Dichotomie
La vie est cruelle pour les faibles et les sans-valeurs.
Pour ceux qui sont transparents.
Pour ceux qui n’ont pas d’importance,
Pour personne.
Pour ceux qui croient naïvement
Exister pour quelques uns,
Et qui découvrent toute la supercherie de la vie.
Voir leur seule et maigre croyance
S’écrouler sous l’évidence.
Une vie bâtie sur de factices fondations,
A tort et sans raison, croire à de fausses unissons.
Que finalement il n’y a que deux catégories :
Ceux qui prennent et ceux qui donnent,
Que ces derniers n’ont pas d’autre choix
Que pour voler une once de semblant d’existence,
Ils ne doivent que laisser disposer.
Ils ne doivent que mettre leur vie en proposition.
Attendre que ceux qui valent réellement
Viennent picorer au gré de leurs envies
Même pas de leurs besoins.
Qui peut avoir besoin de nous ?
Nous qui ne sommes rien.
Nous qui devons être serviles
Pour prétendre exister un peu.
Nous qui ne sommes pas assez bien.
Sans valeur, sans intérêt,
pas même pour un déjeuner.
Être bon à écouter, à entendre,
Être bon à être juste là pour eux.
Et s’ils n’y sont pas, à attendre leur indicible retour.
Toujours prêts, sans jamais faillir.
Nous n’avons pas d’autre choix.
Sinon de mourir.
Nous n’avons rien à apporter,
Ni dans leur vie ni dans le monde.
Nous devons oublier
ce sentiment d’orgueil pourtant si humain
D’espérer avoir de la valeur,
D’oser croire qu’on peut vous prendre la main.
Sans culture, sans intelligence,
Sans beauté ni apparence ;
Comment prétendre intéresser quelqu’un.
C’est cruel mais c’est ainsi ;
Il n’y a que deux catégories.
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