Sujets connexes :
Une propagande en rimes et alexandrins, est-ce de la poésie ?
Certains textes écrits récemment sur exionnaire ne sont que des propagandes en rimes (politiques et religieuses). Comment un site prétendûment dédié à la Poésie et aux amoureux des mots peut-il laisser diffuser ça ?
1. Commentaires (16)
aujourd'hui j'ai dit ce que j'avais à dire, ça s'arrêtera là, merci dahliane.
j'ai de la haine mais je suis avant tout une romantique
peace
merci RimKim je te prefere romantique bien que je comprend ta haine
Chaque Être à un Parcours. Oui !!! Mais Lequel ?
Ce moyen de communiquer est surtout rechercher par des indi- vi- dus qui sont étranger de même. J'aurai souhaité écrire Être-Ange.
Par ma Philosophie de Tolérance, cette dernière a été meurtrie.
Je suis ravi de voir sans en mésestimer qu'une autre façon de répliquer se soit mise en place.
De cette Manière, je me joins à vous pour Être Solidaire d'une Forme d'intelligence.
Je Signe de mon Vrai nom Patrick DechartreSaiag.
Merci Dahliane.
Depuis quelque temps, je reste vidée de mots, dé-mo-dée, dévidée.
Peut-être parce que je suis humaniste ; peut-être parce que je sais l'Histoire et que je me souviens où mène le nationalisme exacerbé ; parce que ce sont les différences, -regards croisés- que j'aime, qui m'enrichissent -horreur du formatage identitaire- ; parce que la démocratie part à vau-l'eau et que cela m'attriste ;
prendre le bandeau d'activité en otage pour les idées du MNR -qui ne sont pas ma tasse de thé-, ça me déplaît, et comme beaucoup, je déserte, amère.
Comme je l'ai déjà écrit, trop d'écrits d'idées (éphémères) ou de lieux communs, pas assez de visions nouvelles et de révolutions textuelles...
Je reste fidèle au poste pour lire et dire ce qui me plaît, me plaît moins, avis de papillon ;
Pamée du mardi soir.
L'atmosphère délétère que traverse actuellement le site me désespère également.
Merci à l'inépuisable dahliane pour ce sujet. J'y répondrai très bientôt, autant sur sa question éponyme (l'avis de spécialistes est d'ailleurs la bienvenue), que sur les moyens d'assainir l'ambiance et sur les changements de cap à prendre pour gagner en qualité. On en tirera quelque chose de positif, vous verrez.
donc je vous suis pour une communication poetique avec amour et solidariter
paix a tous
Bizarrement, je ne pourrai pas répondre à la question "qu'est-ce que la poésie ?"...
Alors propagande en rimes ? Peut-être... En tout cas d'autres poèmes ne sont que des --- en rimes, un peu comme des peintures du dimanche, un travail de forme. Chacun amène à sa poésie ce qu'il a. Certains trouvent l'inspiration dans la nature, les sentiments, la psychologie, les oiseaux, le mal de vivre... et parfois dans la politique, la religion, ce qui ne manquent pas de susciter l'agacement, l'énervement, la révolte de certains lecteurs. Mais la poésie est un ART, au même titre que la littérature ou le cinéma. Lire de la poésie, c'est accepter d'être malmené, violenté dans ses convictions ou ses croyances. L'écriture du texte en question - vous avez dit halal ? - émane sûrement d'un acte militant, mais au final n'est qu'un ixième texte inspiré d'un fait de société. Il est moins en cause dans l'escalade nauséabonde de ces derniers jours que le flux de commentaires qu'il généra. Des réactions attendues, épidermiques, et un auteur apoétique méprisant ses lecteurs, dans un esprit de fermeture qui détone avec celui du site. A ce propos, je rappelle que la Langue française n'est pas l'apanage de la France (cf la francophonie). eXionnaire n'est pas un site français, mais un site francophone.
Plus jamais ça ? Pour limiter les affrontements verbaux : la liste noire. Certains textes seront placés en quarantaine. La restructuration de la colonne d'activité devrait permettre d'éviter une monopolisation de l'attention par certains textes buzzés. Un sujet connexe : Textes participatifs : comment concilier Respect & Liberté d'expression ?.
Deux autres sujets à creuser : la motivation de l'auteur & les attentes de l'auteur vis-à-vis des commentaires...
Bonjour,
Je suis le webmaster de poeme-france et je tiens a réagir sur votre discussion a propos du poème que vous faites référence.
Pour commencer voici la définition de la poésie :
Nom féminin singulier
* art d'utiliser les sons, les rythmes d'une langue pour exprimer une émotion, une sensation
* genre littéraire
* poème
* état, sentiment d'émotion
Nous remarquons donc que la définition du mot ne fait pas référence au message que l'écrit fait passer. En faite la poésie est une forme littéraire et par conséquent, il peut y avoir de la poésie sur tous les thèmes, qu'ils vous plaisent ou non !
La poésie n'est pas seulement, pour dire des "je t'aime" moi non plus donc je suis malheureux lol
Donc, je pense que le poème à ça place sur un site de poésie (même si je ne partage pas l'avis de cet auteur sur le message qu'il fait passer dans ça poésie)
C'est à vous de défendre vos idées en poésie et montrer ainsi vos opinions !!!
Mais la réplique peut et doit intervenir mot pour mot, et ce sont les plus beaux chants qui resteront. Les autres finiront dans les poubelles de l'histoire.
Pour l'illustrer, je pense que ce peut être utile de laisser la parole à une grand poète trop méconnu :
POÈME LIMINAIRE
À L.-G. DAMAS
Vous Tirailleurs Sénégalais, mes frères noirs à la main chaude sous la glace et la mort
Qui pourra vous chanter si ce n’est votre frère d’armes, votre frère de sang ?
Je ne laisserai pas la parole aux ministres, et pas aux généraux
Je ne laisserai pas — non ! — les louanges de mépris vous enterrer furtivement.
Vous n’êtes pas des pauvres aux poches vides sans honneur
Mais je déchirerai les rires banania sur tous les murs de France.
Car les poètes chantaient les fleurs artificielles des nuits de Montparnasse
Ils chantaient la nonchalance des chalands sur les canaux de moire et de simarre
Ils chantaient le désespoir distingué des poètes tuberculeux
Car les poètes chantaient les rêves des clochards sous l’élégance des ponts blancs
Car les poètes chantaient les héros, et votre rire n’était pas sérieux, votre peau noire pas classique.
Ah ! ne dites pas que je n’aime pas la France — je ne suis pas la France, je le sais —
Je sais que ce peuple de feu, chaque fois qu’il a libéré ses mains
A écrit la fraternité sur la première page de ses monuments
Qu’il a distribué la faim de l’esprit comme de la liberté
À tous les peuples de la terre conviés solennellement au festin catholique.
Ah ! ne suis-je pas assez divisé ? Et pourquoi cette bombe
Dans le jardin si patiemment gagné sur les épines de la brousse ?
Pourquoi cette bombe sur la maison édifiée pierre à pierre ?
Pardonne-moi, Sira-Badral [1], pardonne étoile du Sud de mon sang
Pardonne à ton petit-neveu s’il a lancé sa lance pour les seize sons du sorong [2]
Notre noblesse nouvelle est non de dominer notre peuple, mais d’être son rythme et son cœur
Non de paître les terres, mais comme le grain de millet de pourrir dans la terre
Non d’être la tête du peuple, mais bien sa bouche et sa trompette.
Qui pourra vous chanter si ce n’est votre frère d’armes, votre frère de sang
Vous Tirailleurs Sénégalais, mes frères noirs à la main chaude, couchés sous la glace et la mort ?
Paris, avril 1940
Léopold Sédar Senghor
in hosties noires [1948] dans Oeuvres poètiques,
Tout ce qu'il m'inspire, c'est du malaise. Quand je le lis, j'ai mal à ma France, pays des Lumières.
En bref, c'est de la poésie à cinq sous; ça ne vaut pas tripette. Même pas bon pour les livres d'histoire
Préférais tu celui là ?
Les Blancs disent…
Les Blancs disent que c'était un bon nègre , un vrai bon nègre , le bon nègre à son bon maître.
Je dis hurrah !
C'était un très bon nègre,
la misère lui avait blessé poitrine et dos et on avait fourré dans sa pauvre cervelle qu'une fatalité pesait sur lui qu'on ne prend pas au collet; qu'il n'avait pas puissance sur son propre destin ; qu'un Seigneur méchant avait de toute éternité écrit des lois d'interdiction en sa nature pelvienne; et d'être le bon nègre ; de croire honnêtement à son indignité, sans curiosité perverse de vérifier jamais les hiéroglyphes fatidiques.
C'était un très bon nègre
et il ne lui venait pas à l'idée qu'il pourrait houer, fouir, couper tout, tout autre chose vraiment que la canne insipide
C'était un très bon nègre .
Et on lui jetait des pierres, des bouts de ferraille, des tessons de bouteille, mais ni ces pierres, ni cette ferraille, ni ces bouteilles...
O quiètes années de Dieu sur cette motte terraquée!
et le fouet disputa au bombillement des mouches la rosée sucrée de nos plaies.
Je dis hurrah ! La vieille négritude
progressivement se cadavérise
l'horizon se défait, recule et s'élargit
et voici parmi des déchirements de nuages la fulgurance d'un signe
le négrier craque de toute part... Son ventre se convulse et résonne... L'affreux ténia de sa cargaison ronge les boyaux fétides de l'étrange nourrisson des mers!
Et ni l'allégresse des voiles gonflées comme une poche de doublons rebondie, ni les tours joués à la sottise dangereuse des frégates policières ne l'empêchent d'entendre la menace de ses grondements intestins.
En vains, pour s'en distraire le capitaine pend à sa grand vergue le nègre le plus braillard ou bien le jette à la mer, ou le livre à l'appétit de ses molosses
La négraille aux senteurs d'oignon frit retrouve dans son sang répondu le goût amer de la liberté
Et elle est debout la négraille
La négraille assise
inattendument debout
debout dans la cale
debout dans les cabines
debout sur le pont
debout dans le vent
debout sous le soleil
debout dans le sang
debout
et
libre
debout et non point pauvre folle dans sa liberté et son dénuement maritimes girant en la dérive parfaite et la voici :
plus inattendument debout
debout dans les cordages
debout à la barre
debout à la boussole
debout à la carte
debout sous les étoiles
debout
et
libre
Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal, éd. Présence africaine, 1947.
D'accord, la poésie ne fait pas seulement rêver, elle peut aussi émouvoir, ou faire peur, ou nous nouer les tripes, mais en aucun cas elle ne peut se limiter à véhiculer un message idéologique, voire raciste: ça, c'est de la propagande.
Ce que Aimé Césaire nous livre, c'est un message politique, certes, mais il y met la manière: il nous charme, il nous surprend, il nous émeut: ça, cela mérite le nom de poésie
Je rajouterai juste une chose : Leopold Senghor et Aimé
Cézaire étaient des amis, qui se sont connus à Normale Sup, c'est à dire, la pépinière des élites de la République. Ce sont tous les deux des amoureux de la langue française, je crois d'ailleurs que Senghor était agrégé de grammaire. Donc leurs textes étaient en accord avec une autre manière de dire la poésie, avec une autre culture de l'oralité. Tous les deux bien qu'opinions politiques très différentes, ont développé le concept de négritude, à partir de leurs textes.
C'est bien pour quoi, je pense que sous ce thème de forum, il était intéressant de citer ces deux grands auteurs de la langue française que de nombreux sites consacrés à la poésie (française) ne sont pas foutus de citer.
On pourrait en dire autant bien entendu d'autres auteurs francophones.
Pim Pam' Poum